Cahier N°2
Cahier n° 2
Maria Munoz
Médium voyante, clairvoyante,
guérisseuse à dédoublement astral.
Fondatrice du Centre de Doctrine
et de Science Spirites de Casablanca
transféré 1, rue du Docteur Fournier
à Tours (37000)
LA FONDATION DU CENTRE
La soeur Maria MUNOZ
La fondation de notre Groupe est le résultat de la rencontre de deux êtres, l’un spirituel, l’autre humain, le frère Jean Morillo et la soeur Maria Munoz, en l’année 1925.
Voici résumée ce que fut la dernière existence du premier, racontée par lui‐même. Recueilli par un hospice catholique de Madrid tout enfant, il s’en évade à l’âge de 12 ans, ne pouvant supporter d’être enfermé. Il vit dans les milieux les plus déshérités de la capitale. À 18 ans, il recherche la bonne société, mais ses propos étranges le désignent aux sévices des autorités, ce qui l’oblige à se réfugier dans les environs de Madrid. Il était médium‐guérisseur et beaucoup le traitaient de fou en remerciement de ses guérisons. Il connaissait passablement la doctrine spirite par ce que lui avait enseigné une vieille dame. Il laissa l’existence terrestre à l’âge de 33 ans en 1900. C’était un soir de décembre neigeux, par un froid vif, la mort le surprit sur la route, au cours d’un de ses déplacements.
Après sa désincarnation, il cherche à poursuivre sa tâche de propagation de la doctrine et rencontre cette pauvre femme au grand cœur qu’était Maria Munoz. Il s’attache à elle en tant que guide spirituel et lui facilite la rencontre d’hommes de bonne volonté, plus jeunes et plus vaillants, pour la création du Centre, le 21 juin 1926, et la continuation de la tâche commencée. La soeur Maria Munoz s’est désincarnée le 21 novembre 1930.
Nous allons vous raconter quelques épisodes de sa vie matérielle.
La soeur Maria Munoz est native de la région la plus pauvre et la plus ensoleillée d’Espagne, à l’extrême sud, l’Andalousie. Elle ne parlait que la langue espagnole. Nous passons sur sa jeunesse, son mariage avec un homme veuf, ayant quatre ou cinq enfants en bas âge qu’elle élève grâce à son activité et son travail. Quelques années après, elle demeure dans le village espagnol de La Linea et travaille à Gibraltar comme cuisinière dans la famille d’un officier de la garnison. Parfois, lors d’un dîner, elle finissait son service assez tardivement et rentrait chez elle en passant par un endroit désert et cependant elle n’avait jamais peur. Elle était médium‐voyante (qui voit les Esprits) et voyait, marchant à ses côtés, son esprit‐guide et un autre esprit vêtu d’une tenue de soldat écossais.
Après son travail, elle se rendait chaque soir au local servant de lieu de réunion au Groupe Spirite dont elle faisait partie. Elle était médium‐ guérisseuse. Dans la journée, les malades venaient au local où un homme âgé, sans occupation, les recevait et notait leurs noms et adresses sur de petites feuilles de papier, individuellement. Lorsque la médium arrivait le soir, l’homme lisait les noms et adresses et la sœur Maria Munoz dictait les soins à donner, que le premier écrivait au verso des papiers qu’il rendait aux malades le lendemain. Les soins étaient ordonnés par l’esprit‐guide de la médium, médecin dans sa dernière existence terrestre dont nous ne nous souvenons que du prénom. Il est aisé de comprendre que le médecin spirituel entrait en rapport avec les esprits‐guides des malades.
La sœur Maria Munoz, femme d’humble condition, illettrée, ayant un sens philosophique peu commun, ne craignait pas de répondre lorsqu’on lui posait une question embarrassante sur la doctrine : « Attends, je vais demander à mon guide ». Elle donnait la réponse un instant après, car elle était aussi médium‐auditive à l’état permanent.
Lorsque nous disons « l’heure a sonné pour lui de comprendre », cette expression qui semble marquée du sceau du plus fatalisme oriental, répond à une réalité confirmée par l’étude de l’enseignement des Esprits, nos frères spirituels. L’ouverture de l’esprit humain à la connaissance spirite n’est pas le résultat accidentel d’un état d’âme particulier, mais un lent cheminement de l’esprit au cours de nombreuses vies successives ; ceci explique la maturité plus ou moins avancée des êtres humains et leur acceptation plus ou moins rapide du fait spirite. Prétendre que le choix est laissé à notre libre arbitre est peut‐être flatteur pour l’individu moderne qui se veut scientifique ; mais il ignore dans quelle vague le torrent de la Vie spirituelle l’emporte à son insu.
Pour vous montrer qu’il n’est pas absolument nécessaire d’avoir recours à des méthodes scientifiques pour obtenir la certitude de l’existence spirituelle, ce que les méthodes scientifiques sont encore loin de donner, nous allons vous raconter par quelle suite de circonstances imprévues un jeune homme, prénommé Antoine, est venu au Spiritisme. Ce récit sera plus reposant qu’une longue dissertation philosophique.
Ce jeune homme, âgé de 25 ans environ, vivait avec sa mère et une jeune soeur de 20 ans à laquelle il était très attaché. Or, la jeune fille ayant des crises soudaines d’épilepsie, depuis peu de temps, son frère la fit visiter par deux ou trois médecins, sans résultats appréciables, qu’un état d’abrutissement et de somnolence provoqués par leurs médecines. Apprenant qu’une femme espagnole guérisseuse demeurait dans un village proche d’une vingtaine de kilomètres de son lieu de résidence, et poussé par son voisinage, car il était plutôt sceptique, il entreprit le voyage avec sa soeur pour consulter cette brave femme, assez âgée, qu’était la soeur Maria Munoz.
Celle‐ci fit asseoir la jeune fille devant elle, la regarda pendant quelques minutes et lui dit : « Tu peux partir tranquillement, tu n’auras plus de crises ».
Le frère était stupéfait de voir que cette femme, après quelques instants, paraissait certaine d’un résultat que les médecins n’avaient pu obtenir en plusieurs mois. La guérisseuse, lisant le scepticisme sur son visage, lui dit ceci : « Ta soeur était fiancée à un jeune homme mort d’une maladie de poitrine. C’est lui que j’ai vu près d’elle. Dans son inconscience, il s’approchait d’elle pour l’embrasser et provoquait ces transes. Je lui ai fait la morale pour lui faire comprendre son état. Il a promis de ne plus recommencer et de protéger la jeune fille ».
Celle‐ci ne fut plus malade ; ce n’était qu’un cas d’obsession. La médecine fait ce qu’elle peut avec ce qu’elle a.
Antoine, ayant une belle voix de baryton‐martin et l’ambition de faire une carrière théâtrale, avait loué un piano pour vocaliser chez lui et prenait des leçons de chant chez un professeur. Environ trois ou quatre mois après la visite à la guérisseuse, il se rappela cette brave femme pour la consulter au sujet d’une anomalie constatée dans sa voix ; lorsqu’il s’exerçait chez le professeur, il avait une difficulté vocale inexplicable, ce qui l’inquiétait pour son avenir artistique.
Même processus, la soeur Maria Munoz le fait asseoir devant elle et après un instant lui dit, souriante : « Dans ta famille, il y a un curé (le jeune homme fait un vif signe de négation). Son nom est Ch. (le nom maternel du jeune homme). Un vieux curé de soixante‐dix ans au moins. Il dit que le métier d’artiste n’est pas un métier pour toi. Tu as une autre mission à remplir. Chaque fois que tu es chez le professeur, il te prend à la gorge et t’empêche de chanter » .
Antoine partit stupéfait et sceptique. Après une longue enquête, il découvrit qu’un jeune enfant de 10 ans, parent du côté de sa famille maternelle, expatrié au Brésil avec ses parents, bien longtemps auparavant, était devenu curé et très vieux curé. C’était cet esprit que la voyante avait vu. La soeur Maria Munoz était médium‐guérisseuse, médium‐auditive, médium‐voyante, médium‐parlant à transe, médium à dédoublement, à un haut degré de perfection.
Le jeune Antoine retourna voir cette femme d’une bonté et d’une patience infinies, la questionnant sans relâche sur la doctrine. Il s’attacha à elle comme à sa seconde mère. Il la fit venir à Casablanca où elle habita dans une humble maison d’un quartier ouvrier. Sa conversation sur l’enseignement des Esprits était intarissable. Elle avait connaissance de cinq ou six de ses vies antérieures. Dans l’une d’elles, elle avait eu le jeune Antoine comme fils. Son époux était un soldat grec ; cela se passait en Asie Mineure.
Antoine devint par la suite l’un des fondateurs actifs du Groupe Spirite dont la soeur Maria Munoz fut l’instigatrice. Il fut médium‐parlant, médiumvoyant, médium‐écrivain et médium‐dessinateur. Nous en reparlerons dans un autre exposé.
Il est évident que la faculté médiumnique est fonction du degré d’élévation morale du médium, de son degré de détachement des biens matériels. En cette circonstance, les facultés médiumniques de Maria Munoz avaient atteint un sommet peu commun. Lorsque nous disons qu’elle était médium‐voyante, nous voulons dire que lorsque quelqu’un venait vers elle, elle voyait en même temps le visiteur et l’entité spirituelle l’accompagnant. Lorsqu’on était en sa compagnie, son élévation spirituelle entraînait celle de ses visiteurs, ce que nous avons constaté en deux occasions dont voici la plus amusante :
Le frère Antoine était allé rendre visite à la médium, comme il le faisait en fin de journée, après son travail, presque chaque jour. Il bavardait avec elle, toujours de la doctrine, car il avait beaucoup à apprendre. Ils s’asseyaient au bas de sa petite maison, dans un minuscule jardin entouré d’une petite clôture de bois. La conversation allait bon train quand soudain il aperçoit passant dans la rue, derrière la clôture, une ravissante jeune fille blonde. Il la suit des yeux et, à sa grande surprise, il voit la jeune fille dans le jardin, sans que le portillon se soit ouvert. Il comprend qu’il s’agit d’un Esprit, mais continue à deviser comme s’il n’avait rien vu. La soeur Maria Munoz lui dit en souriant, après un moment : « Tu ne veux pas me dire que tu l’as vue ; c’est la fille du propriétaire ; elle vient souvent ici ». Antoine n’était pas médium‐voyant à cette époque.
Au stade de développement qu’avaient atteint ses facultés médiumniques, on pourrait ne plus parler de médiumnité. Elle vivait à cheval sur deux mondes, le monde matériel et le monde spirituel ; cette différenciation est le fait de notre vue limitée, tant le monde des humains et le monde des esprits s’interpénètrent.
Voici une autre petite anecdote assez amusante :
Un jour, une femme européenne vient trouver la soeur Maria Munoz et, sous le prétexte de lui faire prendre un peu de repos et de bon air à la campagne, l’invite à passer quelques jours dans une ferme des environs. Le voyage s’effectue en voiture à cheval, sans encombre, et les voilà arrivées dans une ferme appartenant à des Marocains affables et hospitaliers, comme de coutume. La maison est en pierre, bien blanchie et propre comme on en voit dans les campagnes. Le soir, au moment de se mettre au lit dans une petite pièce qui lui est réservée, elle remarque avec surprise que sa porte n’a pas de serrure et que quelqu’un a tiré un loquet à l’extérieur. Elle trouve le procédé étrange. « Je suis donc prisonnière », pense‐t‐elle. Son guide la rassure. Elle éteint la lumière. À ce moment‐là, elle voit un Esprit agressif, un Marocain, l’ancien propriétaire qui veut la chasser de la maison.
La soeur Maria Munoz s’adresse à lui par la pensée, lui fait la morale, lui fait comprendre qu’il est dans l’erreur, qu’il n’est plus du monde des humains et lui explique ce qu’il doit faire pour trouver le repos de l’âme. Il comprend et se retire, la laissant dormir tranquillement jusqu’au lever du jour.
Le matin, quelqu’un ouvre la porte ; elle s’habille et sort. Les gens de la maison sont tous là, la regardant d’un drôle d’air.
La soeur Maria Munoz a compris qu’on s’est joué d’elle, car la pièce était hantée. Les gens le savaient et pensaient aussi, d’après ce qu’on dit dans les milieux paysans, que lorsqu’une habitation est hantée, c’est que le propriétaire défunt y a caché un trésor et défend son bien avec acharnement. On espérait qu’elle trouverait le trésor au moyen des ses facultés. Les propriétaires en furent pour leurs frais, car Maria Munoz demanda à partir sans dire un mot.
Dans les derniers jours de son existence terrestre, la médium habitait une très modeste maisonnette, dans un jardin bien tranquille. La pièce était pauvrement meublée d’un lit de fer, d’une table et d’un fauteuil à bascule où elle aimait se reposer. Elle avait deux couvertures, mais pas de drap. Rien ne lui appartenait en dehors des vêtements qu’elle avait sur elle ; les questions matérielles ne la préoccupaient pas.
La soeur Maria Munoz avait soigné avec succès des cas d’érésipèle. On peut dire qu’en quelque sorte, c’était sa spécialité. Vers la fin de son existence, elle‐même était atteinte de ce mal. Ses jambes ne la portaient plus, mais elle était toujours gaie et souriante. Inquiets pour sa santé, les deux frères s’occupant d’elle firent venir un médecin qui leur dit en a parte que ce serait la fin lorsque le mal atteindrait le coeur. Lorsqu’ils revinrent vers elle, elle leur dit, souriante : « Le docteur se trompe, le mal ne dépassera pas les genoux ». Elle laissa l’existence terrestre quelques jours après, assise dans son fauteuil, en s’écriant : « Vive la liberté ». Elle entendait la liberté spirituelle, évidemment.
Après l’inhumation, les deux hommes attristés, Antoine et le frère Botella se retrouvaient dans son petit logis, lorsque le frère Botella, tombant en transe, pris par l’Esprit de Maria Munoz, dit ces quelques mots : « J’ai suivi l’enterrement près de vous et vous pleurez, alors que j’ai quitté ce corps en criant ma joie ; vous avez donc oublié ce que je vous ai enseigné ». C’est la reconnaissance spirituelle la plus rapide que nous ayons connue.
La soeur Maria Munoz n’a jamais cessé de participer aux travaux du Groupe, de nous conseiller, de nous aider dans les moments difficiles.
Voici deux messages de cette femme qui fut aimée et respectée par tous ceux qui l’approchèrent :
PREMIER MESSAGE
(médium parlant : frère B.)
Au cri de « Vive la Liberté », j’ai laissé l’existence pour aller retrouver dans l’espace ceux qui m’attentaient patiemment.
La dernière partie de ma vie terrestre, période transitoire, fut pénible et douloureuse, non point pour mon esprit, mais pour mon corps. Lasse de vivre sur cette planète, après avoir fait de mon mieux pour terminer ma
mission, j’ai laissé mon existence au cri de vive la liberté.
Croyez‐le, je l’ai quittée sans regret, et sans faire le moindre grief ou reproche à ceux qui m’avaient délaissée. Au contraire, je remercie ceux qui sont venus à moi à la suite de certaines circonstances, bien que quelques‐uns
m’aient ensuite abandonnée, car, croyez‐le, mes chers frères, plus vous subirez de souffrances, plus vous serez méprisés, plus vous succomberez, plus vous serez délaissés et plus votre esprit évoluera. Embrassez la main qui vous menace du doigt. Pardonnez les paroles qui vous tancent et qui vous blessent matériellement, et dites ceci : « Je ne vis pas pour moi, encore moins pour toi ».
Je continue à mener cette existence de pardon, que notre Père m’a permise de vivre et je continue de pardonner, car le pardon sincère et absolu que vous consentez à votre frère fait faire un grand pas à votre évolution spirituelle et vous fait monter d’un grand degré, croyez‐le. Cette progression se fait à votre insu, et vous ne pourriez vous en rendre compte à moins de faire un retour de conscience et que vous puissiez vous rappeler en partie vos états et vos actes antérieurs.
Il est des cas pénibles où l’on est en but à l’incompréhension de ses semblables. Alors, dans vos actes de confession, que je vous recommande de faire tout seul, simplement, dans un moment de recueillement, ayez une pensée pour notre Divin Père et dites ceci : « Mon Père, j’ai pardonné tout le mal qu’un tel m’a fait et comme preuve je voudrais lui venir en aide ». Et cet acte accompli, pour si méchant qu’on ait pu être envers vous, vous ressentirez un soulagement, comme celui à qui on vient de retirer un gros poids dont il était chargé. Et ce sentiment sera d’autant plus profond que vous serez arrivé à temps, au moment propice où votre adversaire allait tomber et qu’il reconnaîtra les bienfaits de votre amour et de votre pardon.
Ainsi, mes chers frères, au cri de vive la liberté j’ai laissé l’existence. Nombreux étaient ceux qui, près de ma tombe, pleuraient, mais moi, remplie de joie, je riais avec les frères qui m’avaient accompagnée et disais : « S’ils pouvaient me voir, ils ne pleureraient pas et se réjouiraient, au contraire, de voir en moi cette immense joie que je ressens, d’avoir accompli sagement une partie de la mission que je m’étais moi‐même fixée ».
Je vous répète, mes chers frères : « Pardonnez, pardonnez, car vous ne pardonnerez jamais assez si vous désirez obtenir dans l’espace la Paix, l’Amour et la Liberté ».
DEUXIÈME MESSAGE
(Médium parlant : frère B.)
Dans son immense amour, Dieu accorde le pardon indistinctement à tous ses enfants. Si infâme et si méchant que l’on puisse être, si grande que soit la dégradation dans laquelle l’on puisse se trouver, il suffit d’un seul instant, d’une seule seconde de repentir pour que Notre Père assure le relèvement du pêcheur.
Dans cet ordre d’idée, seule la Doctrine Spirite peut faciliter l’évolution de certains êtres qui, matériellement, sont considérés comme dégénérés ; ils ne le sont pas, en réalité, mais viennent accomplir une triste mission.
Il ne faut jamais juger selon les apparences, car nous sommes tous passibles d’être jugés demain. Laissons ce soin à notre Père et plaignons plutôt nos frères, au lieu de les condamner. Tâchons de nous donner la main et de nous entraider pour nous élever vers notre Père et obtenir le pardon de nos fautes.
Nous ne devons jamais chercher à dévier quelqu’un de sa route, quelle que soit la raison qui puisse nous y pousser. Lorsqu’un de nos semblables s’engage dans une voie que nous estimons erronée, nous ne devons pas nous y opposer, mais simplement lui tendre fraternellement la main, lui montrer le bon chemin et lui faire comprendre ce qui l’attend demain.
N’oublions jamais qu’ici‐bas nous ne serons jamais récompensés. La récompense ne nous sera donnée que lorsque nous aurons laissé l’existence. Ce n’est que dans l’Espace que nous récupérerons le fruit de notre Amour.
Qu’importe les dires et les faits de nos semblables. Eux sont aussi passibles que nous d’être jugés et punis. Je ne répéterai jamais assez que seul notre Père nous réserve notre place, et chacun l’aura choisie par son amour et par ses actes.
Mes chers frères, combien je suis heureuse de pouvoir m’exprimer dans un langage tout différent de celui auquel j’étais accoutumée. Je remercie notre Père et les Frères de mon entourage de me l’avoir permis (1).
Je vous embrasse tous et vous remercie de la bonne volonté que vous mettez dans la continuation de notre oeuvre. En cela, vous serez aidés constamment par les frères spirituels qui vous ont promis leur concours et qui
tiendront parole.
Que l’Amour règne parmi vous tous. La soeur Marie qui vous aime encore davantage.
Nous tenons à faire remarquer que cette femme inculte par suite de circonstances indépendantes de sa volonté faisant partie de sa mission, a eu une existence humaine exactement en concordance avec les principes de la Doctrine Spirite qu’elle connaissait et mettait en pratique ; connaissance non pas acquise par les livres, mais par la voie intérieure, connaissance intuitive, par la fibre de l’âme, la voix de la conscience, etc.
Sans théorie savante, sans explication philosophique d’aucune sorte, par la simple pratique d’une vie toute de désintéressement, de don de soi, d’amour du prochain, elle a donné au Groupe la note exacte de l’AMOUR
FRATERNEL tel qu’il doit être conçu et pratiqué.
Croyez que nous sommes bien étonnés de voir se manifester la surprise de certains « adeptes spirites » assistant pour la première fois à nos réunions en nous entendant exprimer cette vérité fondamentale que Dieu, ou le Tout‐Puissant, ou la force dynamique d’Amour, (donnez le nom qui vous plaira) étant le Créateur de toutes choses, tous les êtres humains sont frères et sœurs ipso facto ; beaucoup de « spirites » ont du mal à s’en convaincre, ce qui confirme l’exactitude du classement en trois catégories d’Allan Kardec dont nous parlions dans la précédente causerie.
Pour terminer, voici un message d’un Esprit anonyme qui fit partie d’un Groupe Spirite :
TROISIEME MESSAGE
SPIRITUEL
(Médium parlant : frère B.)
Vous voudrez bien m’excuser de prendre la parole. Je n’ai pas l’intention de faire une conférence, mais simplement une petite causerie qui, je l’espère, vous intéressera.
Avant d’entamer le sujet, je vais d’abord vous expliquer la raison pour laquelle je vous ai appelés « mes chers frères ».
Ce mot de frère, je ne vous l’ai pas dit par simple convention de secte, mais parce qu’il répond à un idéal que j’ai aimé et que j’aime plus que jamais.
Durant mon existence terrestre, j’ai fait partie d’un cercle spirite. Notre groupement était très uni. L’amour que nous avions les uns pour les autres était tellement grand que la moindre peine survenant à l’un de nous était ressentie par tous les autres membres présents et notre sensibilité s’était développée au point que si l’un de nous souffrait, il s’abstenait de le dire ou de le montrer, pour ne pas occasionner de chagrin aux autres adeptes. Cette belle fraternité, j’ai pu en apprécier les bienfaits et c’est pourquoi je vous ai appelés « mes chers frères », car le seul mot de frère nous incite à l’entraide et, de ce fait, facilite la conduite de chacun vers le Bien.
Je vais maintenant commencer ma causerie et vous parlerai d’un sujet qui a déjà été traité : l’Amour et la Fraternité.
Ne vous attendez pas à un grand discours ni à une controverse, choses que j’ai toujours eues en horreur. Il s’agit d’une simple dissertation dans laquelle je tâcherai d’être le plus explicite possible, afin de me faire comprendre par tous, y compris les néophytes. Ne croyez pas non plus que je cherche à vous convertir à l’idéal spirite, loin de là. Je me contenterai de vous exposer quelques petits faits. Vous en tirerez vous‐mêmes des conclusions qui pourront vous être utiles dans le trajet de votre existence.
Parmi vous, qui traversez actuellement un stage pénible sur cette planète expiatoire, nombreux sont ceux qui méconnaissent les lois de l’Amour, parce qu’ils sont persuadés que leur intelligence est bien au‐dessus du niveau des sentiments.
Lorsqu’on leur parle de l’Amour qui doit unir fraternellement tous les hommes, ils se demandent quel avantage ils pourraient en tirer et en quoi la réalisation de cette idée pourrait influer sur leur existence. Aussi prétendentils considérer l’Amour dans le sens qu’on lui donne usuellement, sans plus. Et pourtant, l’Amour véritable et ses incomparables bienfaits ont été maintes fois expliqués. Pour bien comprendre l’immense vertu de l’Amour, il ne faut pas renfermer ce sentiment dans un cercle restreint duquel il ne peut sortir. Laisser‐le s’épanouir autour de vous, vous le verrez alors rayonner et prendre une extension immense, car je peux vous confirmer que l’Amour, dans son sens réel, est infini.
Tout, sans exception, aussi bien ce qui existe sur cette planète terrestre qu’au‐delà, tout dis‐je, est une émanation, une résultante de l’Amour. Votre vie terrestre, depuis la naissance jusqu’au jour douloureux de la
mort, n’est‐elle pas guidée par l’Amour ?
Il suffit de réfléchir un peu pour s’en rendre compte. Tout, dans l’existence de l’être se convertit en Amour. L’Amour est donc une vertu principale que l’homme doit s’efforcer d’acquérir pour bénéficier de ses bienfaits.
Le corollaire de cette vertu est la fraternité, cette filiale de l’Amour. C’est cette fraternité qui, un jour, rassemblera les membres divisés de l’Humanité entière et leur fera comprendre leurs erreurs.
Lorsque ce rayon divin qu’est la Fraternité se répandra dans l’univers, apportant partout sa clarté, vous pourrez dire : « Le jour de la délivrance est arrivé « .
Mes chers frères, il est grand temps que vous vous rendiez compte de la nécessité de préparer la venue de ce jour. Quand arrivera‐t‐il ? Dieu seul le sait.
Nous y travaillons constamment. Constamment, les Esprits essaient de former la cohésion universelle des êtres et de montrer aux êtres humains quelle erreur est la leur, de vouloir s’imposer, de chercher à se détruire mutuellement, par désir de domination.
Vous pourriez dire : « Puisque la puissance de notre Père est infinie, pourquoi ne facilite‐t‐il pas les travaux qui doivent permettre à l’humanité de faire un grand pas vers l’Amour ? »
Il serait difficile, mes chers frères, de discuter de cette question. La parole divine est dictée sous forme d’histoires, et ces histoires sont des symboles que l’homme doit s’appliquer à comprendre afin de s’assimiler l’essence de bonté qui en émane. Malheureusement, dans sa vanité, l’homme ne cherche même pas à tirer l’enseignement réel qui découle des faits de la vie. Hypnotisé par l’idée fixe d’arriver avant les autres, il délaisse tout ce qui lui paraît l’écarter de la réalisation de ses ambitions. Imbu de sa supériorité, il est bien souvent persuadé de son exceptionnelle valeur, ou soi‐disant telle. Il se prend pour une lumière, alors qu’en réalité, il est bien arriéré. Voilà ce qui l’empêche de consulter avec la compréhension et la clarté requise, le livre que DIEU, dans sa grande bonté, met sans cesse sous ses yeux.
Le jour où l’homme se décidera à consacrer une partie de son existence à entreprendre l’étude de ce livre, toutes les facilités, tous les moyens lui seront donnés pour acquérir la connaissance de la nature et la notion du
progrès. Mais auparavant, il faut qu’il fasse les premiers pas pour se défaire de ses aspirations égoïstes et de son vain orgueil. Il faut qu’il apprenne à apprécier et à pratiquer les principes de l’Amour et de la Fraternité. Et c’est justement là que réside le principal obstacle, car non seulement il est pénible de renoncer à ses rêves de grandeur matérielle, mais il est encore plus dur de faire abstraction de sa situation pour aider ses semblables qui se trouvent dans le besoin. Il semble à l’homme qu’adopter cette conduite serait se ravaler, se diminuer aux yeux de la société, et perdre ainsi la considération de celle‐ci. Toujours ce souci de figuration, cet orgueil du « MOI ».
Et bien, mes chers frères, ce n’est pas rétrograder que de faire preuve de Fraternité et de Solidarité envers les malheureux. C’est, au contraire, faire ressortir l’Amour du cercle étroit dans lequel l’aberration humaine l’a circonscrit. C’est lui donner l’extension nécessaire pour permettre aux uns et aux autres de progresser. Le progrès ne peut, en aucun cas, revenir en arrière ; c’est une loi divine qui doit suivre son cours et que nul ne peut entraver, ni dévier. L’homme avancera donc, petit à petit, dans la voie de l’Amour qui, comme je viens de l’expliquer, est également celle du Progrès.
Déjà, en certains points de cette planète, la clarté commence à se faire et l’Amour y est conçu d’une façon toute différente de celle qui a généralement cours. Petit à petit, ces points lumineux étendront leurs rayons, s’élargiront comme des taches d’huile, se rejoindront et finiront par recouvrir toute la planète, apportant partout la belle lumière de la compréhension qui éclairera le vrai chemin, celui de la droiture et de la véritable sagesse, chemin qui réunira fraternellement tous les êtres de l’Univers dans un même sentiment d’Amour.